« La vérité, une vérité était là ; mais je ne le savais pas ».
Cette affirmation est une illustration de l'humilité de Camille Flammarion (1842-1925), dans son chemin de recherches astronomiques et de découvertes. Le fondateur des éditions Flammarion est son frère Ernest.
Camille Flammarion constate très tôt que nombre de chercheurs étaient plus attirés par une reconnaissance académique que par la recherche de la vérité. Il a été épargné, car il a poursuivi sa quête de vérité scientifique loin de ces reconnaissances officielles. En effet, après ses débuts à l'observatoire de Paris, son tempérament optimiste et son succès d'auteur d'un livre de vulgarisation (La pluralité des mondes habités, 1861), lui ont valu les foudres du maître des lieux, le fameux Urbain Le Verrier.
L'auteur de ce livre, Jacques Arnould, nous incite à comprendre le chemin scientifique et spirituel de Camille, comme une « ligne de crêtes » entre, d'une part, une Église catholique de la fin du XIXe siècle, qui reste figée sur une lecture littérale dogmatique des Écritures qui n'envisage les connaissances scientifiques que d'une manière réactionnaire, les considérant comme un danger pour le dogme. Ce qui lui vaut une très mauvaise réputation auprès des revues et littérateurs catholiques. Et d’autre part, l'embrigadement dans les cercles de penseurs rationalistes de l'époque, présentant là aussi un autre enfermement, ne lui laissant pas une route ouverte vers d'autres découvertes.
Après un temps d'attirance pour le spiritisme, il s'en affranchit et poursuit sa quête scientifique, où foi et religion gardent leur place dans un chemin personnel et dans une proposition collective ouverte au plus grand nombre.
Dans ce temps d'affrontement entre dogmatisme et scientisme, l'auteur de cette fin du XIXe siècle nous permet de découvrir un homme et ses questions de scientifique confirmé. C'est cette voie qui lui permet de dire « une vérité était là, mais je ne le savais pas ».