Le groupe des Dombes, fondé en 1937, par l’abbé Paul Couturier et rassemblant une quarantaine de membres, catholiques et protestants, se réunit chaque année, pour travailler une question concernant le dialogue œcuménique, et publie des documents faisant écho à ses échanges. La première édition de leur réflexion sur le Notre Père, publiée en 2011, étant épuisée, une réédition, actualisée, et tenant compte de la nouvelle traduction (2013) est aujourd’hui proposée. Le sujet est original car, pour la première fois, le Groupe des Dombes offre, sur le chemin de l’œcuménisme, une méditation sur ce qui unit plutôt que sur ce qui sépare. La prière du Notre Père donne la possibilité de prier ensemble, étape importante sur la voie de l’unité, qui appelle d’autres conversions, jusqu’à la possibilité de s’asseoir à la même Table, dans une communion ecclésiale complète. Tandis que les dénominations chrétiennes se multiplient et que chaque confession risque de se replier sur elle-même, dans un souci identitaire, cette méditation donne du souffle à une dynamique œcuménique de conversion qui vise à redonner la première place à l’identité chrétienne.
Le texte parcourt l’histoire du Notre Père depuis le don par Jésus de cette prière, à travers son utilisation liturgique, ses traductions, ses commentaires, son utilisation dans les controverses, avant de reprendre son enracinement biblique et de creuser le chemin de conversion qu’il ouvre en vue d’une véritable communion ecclésiale. Au risque de quelques redondances, les sept demandes sont plusieurs fois reprises en référence aux divers commentaires depuis Tertullien et Origène, en passant par saint Augustin ou saint Thomas d’Aquin et d’autres, avant ceux de Luther et Calvin, ceux qui sont nés du Concile de Trente, et leurs traductions dans les catéchismes protestants et catholiques. Une méditation sous forme de prière termine l’ouvrage.
Sont particulièrement soulignés les points qui font difficulté, dans l’histoire, comme pour le chrétien d’aujourd’hui, tels le pardon ou la demande, retraduite, « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Mais le fil rouge est la possibilité de dire, ensemble, « Notre Père » : un « Nous » qui est un chemin vers l’unité entre ceux qui, en Christ, peuvent se dire frères. Une fraternité qui a toujours besoin de conversion, à laquelle tout ce texte du groupe des Dombes appelle et que le sous-titre met particulièrement en avant : « Le Notre Père, itinéraire pour la conversion des Églises ».